C’est sur les sources salées connues et exploitées dès avant l’invasion romaine que reposent la notoriété et l’activité de Salins.
Ce qui n’est maintenant qu’un village fut autrefois une ville assez importante connue sous les nom de Salinae, Salinum ou Darentasia et tirant sa prospérité de la production du sel. L’importance de la station romaine de Salins est attestée par les découvertes de vases romains et de médailles commémoratives de toutes les périodes de la république et de l’empire romains.
Vers la fin du XIVème siècle selon JJ Roche ou après le milieu du XVème siècle comme le pense plutôt l’abbé Garin, la ville de Salins est détruite par un éboulement considérable. La vallée est remplie, le sol est exhaussé de 6 à 8 m et les sources, enfouies à 8 m au dessous du niveau actuel du lit du Doron sont perdues pour plus d’un siècle. Le sel est alors produit par la mine de sel gemme d’Arbonne près de Bourg-St Maurice.
En 1559, en raison du coût trop élevé de l’exploitation des mines d’Arbonne, le Duc Emmanuel-Philibert de Savoie ordonne des travaux pour retrouver les eaux de Salins et les amener à Moûtiers où sont construites les Salines Royales qui seront exploitées jusqu’en janvier 1866.
L’activité thermale telle que nous la connaissons aujourd’hui a débuté vers le milieu du XIXème siècle (voir historique dans la rubrique thermalisme). C’est par décret du 29 décembre 1926 que Salins devient Salins-les-Thermes.
La ville de Salins était protégée par un château appelé château de Salins puis château de Melphe et construit sur les hauteurs dominant la ville à une époque très ancienne mais indéterminée. La présence d’un château romain composé d’une tour de pierre entourée d’une enceinte de retranchement semble attestée dès le IVème siècle. On ne sait rien des époques suivantes marquées par les invasions des Ostrogoths et des Lombards. Dans son histoire de la Savoie, M. Victor de Saint Genis indique qu’en 939 les Sarrasins qui occupent la Tarentaise bâtissent (ou rebâtissent) au dessus de Salins le château de Melphe, nom qui signifie en arabe «eau salée».
Sans doute considérablement augmenté au Xème siècle, le château est pris en 1082 par le Comte de Savoie Humbert II qui établit à Salins un châtelain et un juge mage (mage = major ce qui veut dire «grand juge»). Vers le milieu du XIIème siècle une princesse, résidant au château de Melphe et connue sous le nom de «Dame Blanche», soutint la fondation de l’aumône dite du «pain de mai» (distribution de pain aux pauvres pendant le mois de mai) qui se perpétua jusqu’en 1793.
Le château inféodé aux «seigneurs de Salins» revint à leur extinction à la famille Duverger qui conservera le titre de la seigneurie de Melphe jusqu’en 1793 (la Savoie fut occupée puis annexée par la France entre 1792 et 1815).
Du château, il ne subsiste que son souvenir perpétué dans les noms de bâtiments ou de secteurs de Salins-les-Thermes comme la Dame Blanche, Melphe, le Donjon, les Créneaux, les Douves, l’avenue du Château…
Eglise en 1903Au chef-lieu se trouve l’église dont les origines sont sans doute liées à l’abbaye bénédictine de St Maurice d’Agaune (Valais suisse) fondée en 515.
En 1140, St Pierre II, archevêque de Tarentaise, fait donation à St Maurice d’Agaune des églises de Salins, de St Michel sur Moûtiers, de Montagny et de Feissons sur Isère. C’est à la suite de cette donation que l’église de Salins fut dédiée à St Maurice, chef de la légion thébaine qui aurait été exécutée avec son chef par l’armée de Maximien-Hercule le 22 septembre 297 à Agaune, pour avoir refusé de sacrifier aux dieux romains..